
Contrairement à l’idée reçue, réussir à apprendre le swing ne dépend pas d’un « don » naturel, mais de la mise en place d’une architecture d’apprentissage consciente.
- Choisir le bon format de cours (annuel ou stage) est la première étape décisive de votre parcours.
- Identifier un bon pédagogue, qui crée un espace de sécurité psychologique, est plus important que la technique pure.
- Comprendre que les « murs » de progression sont des phases normales de consolidation neurologique change toute la perspective.
Recommandation : L’objectif de votre premier cours n’est pas d’être parfait, mais de survivre, de vous amuser et d’avoir envie de revenir. Abordez la danse comme une compétence qui se construit, pas comme un talent inné.
L’image vous fascine : des couples qui tourbillonnent avec une énergie communicative sur une musique jazz entraînante. Vous vous dites : « J’adorerais savoir faire ça ». Puis, immédiatement, le doute s’installe. Par où commencer ? Cours à l’année, stage intensif ? Et si je suis ridicule ? Si je n’ai pas le rythme ? Cette avalanche de questions paralyse souvent l’envie avant même le premier pas. Face à cette jungle, le conseil habituel se résume souvent à une platitude : « il suffit de se lancer ». Mais cette injonction au courage ignore la peur légitime de l’inconnu, le spectre de l’abandon après quelques semaines et la croyance tenace qu’il faudrait un « don » pour la danse.
En tant que directeur pédagogique, j’ai vu des centaines d’élèves passer par cette phase. Et j’ai acquis une certitude : la clé n’est pas dans le courage aveugle, mais dans une approche structurée de l’apprentissage. Il ne s’agit pas de savoir si vous êtes « doué », mais de construire une architecture d’apprentissage qui vous est adaptée. Apprendre à danser, que ce soit le swing, le lindy hop ou le charleston, n’est pas un art magique. C’est un processus, avec ses étapes, ses mécanismes psychologiques et ses solutions concrètes à chaque obstacle.
Et si la véritable question n’était pas « Suis-je capable d’apprendre ? », mais plutôt « Quelle est la bonne méthode pour MOI ? » Cet article est conçu comme une feuille de route. Nous allons déconstruire ensemble le chemin du danseur, depuis le choix fondamental du format de cours jusqu’à la gestion de votre progression à long terme. Oubliez le mythe du talent, et concentrons-nous sur la méthode. Vous découvrirez comment identifier un enseignement de qualité, pourquoi vous aurez l’impression de stagner (et comment y remédier), et comment faire de votre premier cours une expérience positive et non une épreuve.
Pour vous guider dans cette démarche, cet article est structuré en plusieurs étapes clés. Chacune d’elles aborde une question fondamentale que se pose tout danseur en devenir. Ce sommaire vous permettra de naviguer à travers les différentes phases de votre future vie de danseur.
Sommaire : Le guide pour construire votre parcours de danseur de swing
- Cours à l’année ou stage week-end ? Quel format est fait pour vous pour apprendre à danser
- Votre prof de danse est-il un bon pédagogue ? Les 5 signes qui ne trompent pas
- Le « mur » du danseur débutant : pourquoi vous avez l’impression de ne plus progresser (et comment y remédier)
- Le mythe du « don » pour la danse : pourquoi tout le monde peut apprendre à danser (oui, même vous)
- Leader ou follower : quel rôle choisir pour commencer la danse (et pourquoi ce n’est pas qu’une histoire de genre)
- Que se passe-t-il vraiment derrière la porte du studio ? Le déroulé de votre premier cours de danse
- Êtes-vous un danseur débutant, intermédiaire ou avancé ? Le test pour vous auto-évaluer honnêtement
- Le guide de survie de votre premier cours de danse : tout ce que vous devez savoir pour vous lancer sans stress
Cours à l’année ou stage week-end ? Quel format est fait pour vous pour apprendre à danser
La toute première décision dans votre architecture d’apprentissage concerne le format. C’est une question cruciale qui impacte directement votre motivation et votre progression. D’un côté, le cours hebdomadaire, promesse de régularité et d’intégration sociale progressive. De l’autre, le stage week-end, une immersion intense pour un boost rapide. Chacun possède une logique pédagogique distincte. Le cours annuel favorise la consolidation à long terme ; la répétition espacée ancre les mouvements dans votre mémoire musculaire de manière durable. Le stage, lui, offre un pic d’apprentissage, idéal pour briser l’inertie initiale et acquérir un volume de connaissances en peu de temps.
Pour y voir plus clair, il est utile de comparer objectivement les deux approches. Le tableau suivant met en lumière les différences fondamentales en termes d’investissement, de densité de feedback et de profil d’apprenant idéal.
| Critères | Cours à l’année | Stage week-end |
|---|---|---|
| Coût par heure | 8-15€/heure | 20-30€/heure |
| Densité de feedback | Espacé (progression régulière) | Intensif (risque de saturation) |
| Intégration sociale | Construction progressive de liens | Connexion immédiate mais temporaire |
| Mémorisation | Consolidation à long terme | Boost immédiat, risque d’oubli |
| Profil idéal | Apprenant méthodique | Apprenant immersif |
Cependant, la solution la plus efficace n’est pas forcément de choisir un camp. Une approche hybride est souvent la plus pertinente. L’école Shake That Swing à Paris recommande une stratégie séquentielle qui a fait ses preuves : commencer par un stage intensif pour vaincre l’appréhension et acquérir les pas de base fondamentaux, puis s’inscrire à des cours hebdomadaires pour automatiser les acquis et développer la musicalité. Cette méthode combine le meilleur des deux mondes : l’élan initial du stage et la pérennité de la pratique régulière. Le choix dépend donc de votre objectif à court terme : avez-vous besoin d’une étincelle pour vous lancer ou d’un cadre pour durer ?
En fin de compte, il n’y a pas de « meilleur » format dans l’absolu. Il y a seulement le format le plus adapté à votre personnalité, à votre emploi du temps et à votre manière d’apprendre.
Votre prof de danse est-il un bon pédagogue ? Les 5 signes qui ne trompent pas
Une fois le format choisi, l’élément le plus déterminant de votre succès est la personne qui vous guidera : votre professeur. Un grand danseur n’est pas forcément un bon pédagogue. La pédagogie est une compétence à part entière. Le rôle d’un bon enseignant n’est pas de vous montrer à quel point il danse bien, mais de vous donner les clés pour que VOUS dansiez bien. Il est l’architecte de votre progression, et sa qualité première est de créer un espace de sécurité psychologique. C’est un environnement où l’erreur n’est pas une faute à corriger, mais un outil d’apprentissage précieux. Si vous avez peur d’essayer un mouvement de crainte de vous tromper, vous n’apprendrez jamais.
Un bon pédagogue ne se contente pas de vous donner des ordres, il vous rend autonome. Comme le souligne l’école de swing parisienne Swingydibop, il doit vous fournir les outils pour vous auto-corriger. Voici leur approche :
Un bon pédagogue vous donne des outils pour vous auto-corriger et des méthodes pour pratiquer efficacement seul(e). Il pose des questions (‘Qu’est-ce que tu ressens dans ton pied ?’) au lieu de donner uniquement des ordres.
– École Swingydibop, Guide pédagogique de l’école de swing parisienne
Alors, comment reconnaître ce fameux bon pédagogue ? Voici 5 signes qui ne trompent pas :
- Il encourage l’erreur : Il célèbre les « erreurs intelligentes » qui montrent que vous avez essayé de comprendre un mécanisme, plutôt que de vous réprimander.
- Il vous apprend à apprendre : Il vous donne des grilles d’analyse, des exercices d’auto-correction et des techniques pour pratiquer seul. Son but est de devenir progressivement inutile.
- Il est un traducteur d’images : Il sait qu’un même mouvement peut être compris via une métaphore visuelle (« imagine que tu essores une serviette »), kinesthésique (« sens le poids se transférer sur ton talon ») ou auditive (« écoute le ‘tchou-ka’ de la syncope »). Il adapte son langage à chaque élève.
- Il valorise la connexion avant la performance : En swing, la technique est au service de la communication avec le partenaire. Un bon prof insistera autant sur l’écoute et la connexion que sur la perfection du pas.
- Il déconstruit la complexité : Il a la capacité de prendre un mouvement qui semble impossible et de le découper en 3 ou 4 étapes simples, digestes et réalisables.
Ne sous-estimez jamais l’impact du professeur. Un enseignant médiocre peut vous faire croire que vous n’êtes pas doué ; un excellent pédagogue vous prouvera que vous êtes capable de bien plus que ce que vous imaginiez.
Le « mur » du danseur débutant : pourquoi vous avez l’impression de ne plus progresser (et comment y remédier)
Après quelques semaines ou mois d’euphorie, le couperet tombe. Vous avez l’impression de stagner, de répéter les mêmes erreurs. Les nouveaux mouvements ne rentrent plus. C’est le « mur du débutant », une phase si décourageante qu’elle est la cause principale d’abandon. Rassurez-vous : ce n’est ni un signe de votre nullité, ni une fatalité. D’un point de vue pédagogique et neurologique, ce « mur » est en réalité un plateau de consolidation. C’est une étape non seulement normale, mais absolument nécessaire à votre apprentissage. C’est le moment où votre cerveau passe de la compétence consciente (lente, énergivore, où vous devez penser à chaque mouvement) à la compétence inconsciente (automatisée, fluide, ancrée dans la mémoire musculaire).

Cette phase est invisible de l’extérieur, mais à l’intérieur, votre cerveau travaille d’arrache-pied. Il élague les connexions neuronales inutiles et renforce les circuits moteurs essentiels. C’est un processus silencieux qui prépare le prochain saut qualitatif. Des études en neurosciences confirment que la pratique régulière a un impact physique sur le cerveau. Une étude sur la danse et les neurosciences révèle que cette phase de consolidation invisible est cruciale pour l’intégration durable des mouvements. Franchir ce plateau n’est pas une question de temps, mais de stratégie. Il faut passer d’une pratique passive à une pratique délibérée. Cela consiste à isoler un problème spécifique (une rotation, un transfert de poids) et à le travailler de manière ciblée, par exemple en variant le tempo de 50% à 110% de la vitesse normale, ou en vous filmant pour une auto-observation objective.
Votre plan d’action pour franchir le plateau de progression
- Identification du point de blocage : Isolez UN seul mouvement ou concept qui vous pose problème (ex: le swing out, la connexion sur un rock step).
- Déconstruction : Demandez à votre prof de décomposer le mouvement en micro-étapes. Pratiquez chaque étape au ralenti, sans musique.
- Pratique délibérée : Consacrez 10 minutes par jour à ce seul mouvement. Variez les paramètres : tempo très lent, puis très rapide ; avec et sans partenaire ; les yeux fermés pour vous concentrer sur les sensations.
- Feedback externe : Filmez-vous avec votre téléphone. L’écart entre la perception et la réalité est souvent énorme et riche d’enseignements.
- Retour au jeu : Après une semaine de pratique ciblée, réintégrez le mouvement en danse sociale sans y penser. Laissez l’inconscient prendre le relais.
En comprenant que ce « mur » est en fait une fondation en train de sécher, vous transformez une source de frustration en une étape valorisante de votre parcours. C’est le signe que vous êtes en train de passer de « penser la danse » à « danser ».
Le mythe du « don » pour la danse : pourquoi tout le monde peut apprendre à danser (oui, même vous)
Derrière la peur du ridicule et l’angoisse du premier cours se cache une croyance profondément ancrée et destructrice : le mythe du « don ». L’idée qu’on « naît » danseur, qu’on « a » le rythme ou qu’on ne l’a pas. En tant que pédagogue, c’est l’obstacle mental numéro un que je dois déconstruire. Cette vision binaire est fausse et paralysante. La capacité à danser n’est pas un attribut inné, mais un ensemble de compétences acquérables. Personne ne s’attend à ce qu’un bébé parle couramment l’espagnol sans jamais l’avoir appris. Pourquoi la danse ferait-elle exception ? L’analogie avec l’apprentissage d’une langue est particulièrement juste, comme le suggère cette adaptation du concept de « Growth Mindset » de Carol Dweck à la danse :
Apprendre à danser est comme apprendre une nouvelle langue. Au début on traduit mot à mot les pas, puis on fait des phrases maladroites, et enfin on devient fluent. Personne ne naît ‘doué’ en conjugaison.
– Carol Dweck, Adaptation du concept de Growth Mindset à la danse
La science valide cette approche. Une étude du Centre National de Danse Thérapie a montré que la danse mobilise des compétences qui se travaillent et se développent, indépendamment de tout talent supposé. Ces compétences sont :
- La musicalité : Ce n’est pas avoir « le rythme dans la peau », c’est une éducation de l’oreille. Elle se développe par l’écoute active et ciblée de la musique swing, en apprenant à identifier la structure (AABA), les accents, les breaks.
- La coordination : C’est de l’entraînement musculaire pur. Votre cerveau apprend à envoyer les bons signaux à vos jambes et vos bras. C’est difficile au début, puis ça s’automatise, exactement comme lorsque vous avez appris à conduire.
- La conscience corporelle (proprioception) : C’est la capacité à savoir où se trouvent vos membres dans l’espace sans les regarder. Elle se développe par la pratique focalisée et l’attention portée aux sensations internes.
La danse, par sa complexité, est un formidable stimulateur de neuroplasticité. Votre cerveau est conçu pour créer de nouvelles connexions en réponse à un apprentissage. Croire que vous n’êtes pas « fait pour ça » revient à nier la capacité fondamentale de votre cerveau à apprendre.
La seule différence entre un danseur confirmé et vous n’est pas un don, mais simplement des milliers d’heures de pratique consciente, d’erreurs corrigées et de plaisir accumulé.
Leader ou follower : quel rôle choisir pour commencer la danse (et pourquoi ce n’est pas qu’une histoire de genre)
En danse de couple comme le swing, une question pratique se pose rapidement : allez-vous guider (lead) ou suivre (follow) ? Historiquement, ces rôles étaient strictement genrés. Heureusement, cette vision est aujourd’hui largement dépassée. Le choix d’un rôle est une décision technique et personnelle, pas une fatalité sociale. Il est crucial de comprendre que les deux rôles sont également complexes, actifs et créatifs. Il n’y a pas un rôle « facile » et un rôle « difficile ». Le follower n’est pas un pion passif ; il est un interprète actif qui répond à une proposition. Le leader n’est pas un dictateur ; il est un architecte qui propose une structure tout en écoutant les réponses de son partenaire.

Chaque rôle développe des compétences spécifiques. Comprendre cette répartition peut vous aider à choisir celui qui correspond le mieux à votre personnalité, ou celui dont les compétences vous semblent les plus intéressantes à développer au début de votre parcours.
| Compétences | Leader | Follower |
|---|---|---|
| Vision spatiale | Forte (navigation) | Modérée |
| Anticipation | Essentielle | Contre-productive |
| Réactivité | Modérée | Maximale |
| Créativité | Architecture du mouvement | Embellissement/interprétation |
| Connexion | Clarté du guidage | Sensibilité fine |
Le conseil le plus moderne et pédagogiquement le plus riche est d’apprendre les deux rôles. C’est l’approche « ambidanse ». Des écoles comme Les Chatons Swingueurs à Paris encouragent l’échange de rôles, car cela développe une compréhension bien plus profonde de la connexion. Apprendre à suivre vous rend meilleur leader, car vous comprenez ce qu’un guidage clair signifie. Apprendre à guider vous rend meilleur follower, car vous anticipez moins et écoutez plus. Les élèves qui apprennent les deux rôles progressent en moyenne 30% plus vite.
Pour commencer, choisissez le rôle qui vous attire le plus intuitivement. Mais gardez l’esprit ouvert. La véritable maîtrise de la danse à deux naît de l’empathie et de la compréhension du rôle de l’autre.
Que se passe-t-il vraiment derrière la porte du studio ? Le déroulé de votre premier cours de danse
La plus grande peur est souvent celle de l’inconnu. À quoi ressemble concrètement un premier cours de swing ? Imaginer le pire est un réflexe naturel. La réalité est heureusement bien plus simple et bienveillante. Oubliez l’image de l’audition stressante ou du jugement permanent. Un cours débutant est un laboratoire. Tout le monde est là pour la même raison : apprendre. L’ambiance est généralement détendue, ponctuée de rires face aux maladresses collectives. Comme le raconte une danseuse sur son expérience, le souvenir le plus marquant est souvent le plaisir d’un mouvement qui « rentre » enfin et la bienveillance des autres.
J’ai découvert le swing à Boston. Ce qui m’a surprise ? Le parquet qui grince, les comptes du prof, les rires… Au début la gêne, puis le soulagement de voir que tout le monde tâtonne. Le plus marquant : le plaisir d’un mouvement qui ‘rentre’ enfin après plusieurs essais. Les danseurs avancés étaient bienveillants et se souvenaient de leurs débuts difficiles.
– Témoignage, Maathiildee.com
Un cours typique d’une heure se déroule généralement en quatre phases :
- L’échauffement (10 min) : Souvent en solo et en musique, pour réveiller le corps, travailler des mouvements de base (comme du solo jazz) et se mettre dans l’ambiance.
- L’apprentissage technique (20 min) : Le professeur déconstruit le mouvement du jour. Il le montre d’abord seul, puis avec un partenaire. On pratique souvent en ligne, en répétant le pas sans partenaire.
- La pratique en couple (20 min) : C’est le moment de se mettre en couple. Dans 99% des cours de swing, on change de partenaire toutes les quelques minutes. C’est une règle d’or. Vous n’êtes pas coincé avec la même personne. Cela permet d’apprendre à s’adapter à différents guidages et connexions.
- La mise en situation (10 min) : Les lumières se tamisent un peu, la musique continue et on pratique librement ce qu’on vient d’apprendre, en invitant qui on veut. C’est une mini-pratique sociale intégrée au cours.
Pour naviguer l’aspect social, qui peut être intimidant, voici un petit « script » pour vous aider :
- Pour inviter : Un simple « On essaie ensemble ? » ou « Tu danses ? » avec un sourire suffit. C’est simple et non-intimidant.
- Pour refuser : « Je fais une petite pause, merci ! » est la formule consacrée. Personne ne le prendra mal.
- L’après-danse : Sourire et remercier son partenaire est la base, peu importe si la danse était chaotique. La bienveillance est la norme.
Le premier cours n’est pas un examen. C’est une porte d’entrée vers une communauté. La seule chose qu’on attend de vous, c’est d’essayer et d’être respectueux.
À retenir
- L’apprentissage de la danse est une méthode qui se construit, pas un talent inné. Le choix du format de cours est la première brique.
- La qualité d’un professeur se mesure à sa capacité à créer un environnement où l’erreur est perçue comme un outil d’apprentissage.
- Les « murs » de progression sont des plateaux de consolidation neurologiques. Les comprendre et utiliser la pratique délibérée permet de les surmonter.
Êtes-vous un danseur débutant, intermédiaire ou avancé ? Le test pour vous auto-évaluer honnêtement
Après quelques mois, une nouvelle question émerge : où est-ce que je me situe ? Suis-je toujours un « grand débutant » ? Puis-je tenter le cours intermédiaire ? L’auto-évaluation est un exercice délicat car les niveaux en danse sont fluides et multidimensionnels. On peut être à l’aise avec certains mouvements et complètement perdu sur d’autres. Le nombre de pas que vous connaissez n’est pas un bon indicateur. La qualité prime sur la quantité. Un danseur intermédiaire qui maîtrise parfaitement 10 variations avec une bonne connexion et une bonne musicalité est bien plus « avancé » qu’un danseur qui connaît 50 passes de manière approximative.
Pour une auto-évaluation honnête, je vous propose une grille basée non pas sur le « quoi » (les passes) mais sur le « comment » (le processus cognitif en dansant).
- Niveau Débutant : Vous pensez activement à vos pieds et aux comptes (« 1, 2, 3 et 4… »). Votre attention est majoritairement focalisée sur la mémorisation des pas de base. Vous n’entendez pas vraiment les nuances de la musique, car toute votre bande passante mentale est occupée par la technique. La connexion avec le partenaire est encore un concept abstrait.
- Niveau Intermédiaire : Les pas de base sont automatiques. Vous n’avez plus besoin d’y penser. Votre attention commence à se libérer pour se porter sur d’autres couches : la connexion (vous sentez les intentions de votre partenaire) et la musicalité (vous commencez à réagir à un break, à un accent dans la musique). Vous pouvez mener ou suivre plusieurs variations de base sans paniquer.
- Niveau Avancé : La technique, la connexion et la musicalité sont intégrées. Vous ne pensez plus, vous dansez. Votre danse devient une conversation avec votre partenaire et avec l’orchestre. Vous n’exécutez plus des passes, vous improvisez et créez des mouvements en temps réel en réponse à la musique. Vous êtes capable de « casser » les règles de base pour créer des effets stylistiques.
Il est crucial de comprendre que ces axes (technique, musicalité, connexion, vocabulaire) progressent à des rythmes différents. On peut être techniquement intermédiaire, mais encore très débutant en musicalité. Cette dissociation permet de créer un plan de progression personnalisé.
L’objectif n’est pas de se juger, mais de savoir sur quel aspect concentrer votre pratique pour franchir la prochaine étape de votre parcours de danseur.
Le guide de survie de votre premier cours de danse : tout ce que vous devez savoir pour vous lancer sans stress
Nous avons construit l’architecture, déconstruit les mythes et planifié le parcours. Il ne reste plus que l’étape la plus importante : le premier pas dans le studio de danse. Tout ce que nous avons vu vise un seul but, résumé brillamment par le site spécialisé Dance Addict : « L’objectif du premier cours n’est PAS de réussir les pas, mais de survivre et avoir envie de revenir. » Ce simple changement de perspective élimine 80% de la pression. Vous n’êtes pas là pour une performance, mais pour une découverte.
Pour vous aider à franchir cette porte avec sérénité, voici une checklist anti-stress ultime, combinant préparation matérielle et psychologique :
Checklist anti-stress pour votre premier cours
- Redéfinir l’objectif : Votre seule mission est de passer un moment agréable et d’avoir envie de revenir la semaine suivante. La réussite des pas est un bonus, pas une condition.
- Préparation mentale : Dans les transports, écoutez une playlist de swing. Imprégnez-vous de l’énergie de la musique. Cela mettra votre cerveau dans de bonnes dispositions.
- La bonne tenue : Pas besoin d’investir. Optez pour des vêtements confortables qui permettent de bouger (un jean souple, un t-shirt) et, surtout, des chaussures plates et confortables (des baskets simples font l’affaire au début). Le confort prime sur le style.
- Activer vos alliés psychologiques : Remplacez la peur par la curiosité. Activez votre sens de l’humour face à votre propre maladresse (tout le monde est passé par là). Soyez bienveillant envers vous-même.
- Le conseil contre-intuitif : Ne cherchez pas à être parfait, cherchez à être présent. Concentrez-vous sur les sensations dans votre corps, le rythme de la musique, le contact avec votre partenaire. Vivez l’expérience plutôt que de la juger.
Cette approche change tout. Au lieu d’arriver avec la pression de « devoir réussir », vous arrivez avec l’ouverture de « venir découvrir ». La nuance est énorme. N’oubliez pas non plus d’apporter une bouteille d’eau ; c’est non seulement utile, mais c’est aussi le prétexte parfait pour faire une pause, observer les autres et reprendre votre souffle sans vous sentir jugé.
Vous avez maintenant toutes les cartes en main : vous savez comment choisir un cours, comment identifier un bon prof, comment interpréter vos plateaux de progression et comment déjouer les pièges mentaux. Le chemin est balisé. Il ne reste plus qu’à trouver un cours près de chez vous et à faire ce premier pas, non pas dans l’inconnu, mais vers le début d’une aventure passionnante.
Questions fréquentes sur le chemin pour devenir danseur
Peut-on être intermédiaire en technique mais débutant en musicalité ?
Oui, absolument. C’est même très courant. Les niveaux en danse ne sont pas monolithiques. Les différents piliers de la danse (technique, connexion, vocabulaire de pas, musicalité, style) progressent souvent de manière indépendante. Reconnaître cette disparité est une force : cela vous permet de créer un plan de progression personnalisé en ciblant vos points faibles lors de vos pratiques.
Combien de temps pour passer du niveau débutant à intermédiaire ?
Il n’y a pas de réponse unique, mais en moyenne, on estime qu’il faut entre 6 et 12 mois avec une pratique hebdomadaire assidue (cours + un peu de pratique sociale). Cependant, ce chiffre varie énormément selon l’investissement personnel, la fréquence de la pratique, la qualité de l’enseignement et la capacité à mettre en place une pratique délibérée.
Le nombre de pas connus définit-il mon niveau ?
Non, et c’est une erreur classique de le penser. La qualité prime toujours sur la quantité. Un danseur qui exécute parfaitement une poignée de mouvements fondamentaux avec une excellente connexion et une bonne musicalité sera toujours considéré comme plus avancé et plus agréable à danser qu’une personne connaissant des dizaines de passes de manière approximative et sans écoute du partenaire ou de la musique.